L’affaire n’en finit plus de faire couler de l’encre et certains cinémas ont fait le choix de déprogrammer « Les amandiers », le film dont Sofiane Bennacer, jeune acteur accusé de viols et violences sexuels, est en tête d’affiche.
Déprogrammation, l’acteur évincé de la course aux Césars
Le 22 novembre dernier, Le Parisien révélait les mises en examen pour viols et violences sexuelles à l’encontre de Sofiane Bennacer, jeune comédien de 25 ans, compagnon de la réalisatrice Valeria Bruni Tedeschi récemment nominé par l’Académie des Césars pour concourir aux révélations 2023.
Mais depuis ces révélations, nombre de cinémas ont fait le choix de déprogrammer le film et l’académie des Césars s’est rétractée, le retirant de la liste, ils déclaraient via un communiqué : « les informations publiées par la presse depuis le 22 novembre (…), commandaient, sans préjudice de la présomption d’innocence et par respect pour les victimes présumées, de retirer (Sofiane Bennacer) de la liste des 32 Révélations pour les César 2023 ».
Débat sur la présomption d’innocence
Sofiane s’est exprimé, le 23 novembre, via un long texte publié sur son Instagram, réclamant de la présomption d’innocence : « La présomption d’innocence existe-t-elle encore? Ou sommes-nous dans un état de non-droit, un état où la simple accusation sans fondement peut détruire une vie ?
Une parole appuyée par Carla Bruni, belle soeur de Valeria Bruni Tedeschi, au lendemain de la Une de Libération sur l’affaire : « Honte à toi Libération : lorsque l’on crucifie quelqu’un sur sa une sans savoir s’il est vraiment coupable on bafoue la démocratie. […] On ne soulage pas la douleur des victimes en en créant des nouvelles victimes [sic] de manière sauvage et aléatoire et tout aussi injustement. »
Médiapart s’est défendu d’une présomption d’innocence qui ne doit pas entraver la liberté d’expression : « La présomption d’innocence n’est pas une vertu morale qui doit censurer le débat public et l’expression des opinions. Elle est constamment à mettre en balance avec d’autres principes fondamentaux, comme la liberté d’expression et d’information. » explique la journaliste Marine Turchi dans un article publié le 27 novembre.
Quant à Libé, ils se défendent sur la ligne juridique affirmant que « Oui, la production est au courant et la réalisatrice a quand même décidé de l’embaucher ».