Deux scènes d’avortement de Marilyn Monroe sont la cible de critiques, accusées de contribuer à la stigmatisation de l’IVG.
« Tu ne me feras pas de mal cette fois-ci, n’est-ce pas ? »
Le biopic « Blonde », adapté du roman de Joyce Carol Oates, présenté le 8 septembre à la Mostra de Venise, puis diffusé sur Netflix le 28 septembre a déjà suscité de nombreuses critiques. Cette fois c’est The planned parenthood, qui est l’équivalent du planning familial aux États Unis, qui a réagi aux deux scènes d’avortement du film. On y voit le fœtus demander à Marilyn Monroe : « Tu ne me feras pas de mal cette fois-ci, n’est-ce pas ? »
Pour rappel, en juin 2022, la cours suprême des États Unis a mis un terme au texte de loi Roe vs Wade de 1973, qui offrait une protection aux femmes ayant recours à l’IVG partout aux États-Unis.
S’exprimant dans les colonnes de The Hollywood Reporter, Caren Spruch, directrice nationale de l’engagement des arts et du divertissement à la The planned parenthood, a déclaré :
« Alors que l’avortement est un soin de santé sûr et essentiel, les fanatiques anti-avortement contribuent depuis longtemps à la stigmatisation de l’avortement en utilisant des descriptions médicalement inexactes des fœtus et de la grossesse. Le nouveau film d’Andrew Dominik, Blonde, renforce leur message avec un fœtus parlant en CGI, représenté comme un bébé complètement formé. »
Et d’ajouter : « Il est dommage que les créateurs de Blonde aient choisi de contribuer à la propagande anti-avortement et de stigmatiser les décisions de santé des gens à la place. »
« Personne ne s’en serait soucié si j’avais fait le film en 2008 »
Dans une interview accordée au journal The Wrap, le réalisateur Andrew Dominik s’en est défendu : « Les gens sont évidemment préoccupés par les pertes de libertés », a-t-il déclaré. « Mais, je veux dire, personne ne s’en serait soucié si j’avais fait le film en 2008, et personne ne s’en souciera probablement dans quatre ans. Et le film n’aura pas changé. C’est juste ce qui se passe. »