Bolsonaro : « Je mangerais un indigène sans problème »

Campagne présidentielle brésilienne sous haute tension dans cet entre deux tours. Les deux favoris, Lula et Bolsonaro, continuent de s’affronter en vue du deuxième tour, le 30 octobre prochain. 

« Je mangerais un indigène sans problème » 

Dans une vidéo datant de 2016, l’actuel président d’extrême droite Jair Bolsonaro déclarait au micro du New York Times : «  C’est fait pour être mangé. Ils cuisinent pendant deux, trois jours et ils le mangent avec des bananes. Je voudrais voir l’indigène être cuisiné. » répond-t-il au journaliste et d’ajouter : « Je mangerais un indigène sans problème ».

La vidéo est diffusée par les supports de l’équipe de campagne de Lula. Elle est introduite par d’autres épisodes médiatiques où l’on voit Bolsonaro mimant un fusil mitrailleur tirer vers le ciel en plein meeting, puis avec une petite fille dans les bras lui faisant faire le signe manuel d’une arme qui tire sur la foule. Ce geste manuel est devenu le symbole de ses campagnes présidentielles et s’oppose au « L » de Lula, comme les signes de reconnaissance des deux camps adverses.

« Je ne te violerai pas, parce que tu ne le mérites pas »

Enfin un autre extrait tristement célèbre introduit la vidéo dévoilant ses revendications cannibales, il y insulte la députée Maria Do Rosario Nunes de « Salope », puis déclare : « Je ne te violerai pas, parce que tu ne le mérites pas ». L’épisode filmé remonte à 2003 mais il réitère ses propos en 2014 : « Elle ne mérite pas d’être violée car elle est très moche, elle n’est pas mon genre, je ne la violerais jamais. Je ne suis pas un violeur, mais si j’en étais un, je ne la violerais pas parce qu’elle ne le mérite pas. »

Ce n’est qu’en 2019, suite à une injonction judiciaire du tribunal de Brasilia qu’il présentera ses excuses publiques. 

Une politique anthropophage ?

Les chiffres qui font le bilan de la mandature de Jair Bolsonaro sont désopilants : 33 millions de personnes vivent en dessous du seuil de pauvreté, la faim a augmenté de 73% depuis 2020

La déforestation en Amazonie a augmenté de 75%, les permis de port d’armes de 474%. Quelques 6000 militaires sont en poste au gouvernement, soit plus que sous la dictature militaire (1964-85). 

686 000 brésiliens sont morts du COVID, pour 212 millions d’habitants. Les sénateurs ont demandé à ce qu’il soit jugé, notamment pour crime contre l’humanité, au vu de sa gestion désastreuse de la crise sanitaire. Mais celui qui disait que le vaccin transformait en « femmes à barbes » ou en « crocodile » s’en sort par les placements d’alliés à des postes stratégiques. 

D’autres plaintes ont été déposées auprès de la Cour Pénale Internationale : l’une pour « génocide » et l’autre pour « crime contre l’humanité » étant donné ses attaques répétées contre les populations indigènes qu’il tente de défaire de leurs terres protégées de l’Amazonie.

Dans ce Brésil où l’avortement est interdit, il s’est insurgé, il y a peu, de l’IVG d’une enfant de 11 ans, victime de viol. Il a qualifié l’acte d’avortement « d’inadmissible ». 

Multipliant les polémiques et déclarations dépravées Bolsonaro joue pourtant un match serré avec Lula. Forts des victoires législatives de son parti durant le premier tour, le 2 octobre, même si Lula est arrivé devant avec 48% des voix, il le talonne de 5 point avec 43% des votes. 

La tension est à son comble pour le 30 octobre prochain, dans un Brésil scindé en deux, très armé et où le « Trump des Tropiques » a plusieurs fois menacé de ne pas reconnaître la victoire des opposants si elle en était…

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