Dalida (2/7) : ses confidences après sa tentative de suicide 

Dalida

En 1967, Dalida fait une tentative de suicide, terrassée par la mort de Luigi Tenco, son compagnon, qui s’est tirée une balle dans la tête…

A l’hôpital, sous oxygène et équipée d’électrodes de toute part, Dalida voulait dire aux médecins : « Vous savez, vous ne pourrez pas me garder longtemps ici, vous ne pourrez pas disposer de moi à votre guise, le public l’apprendra, car je suis Dalida et ils ne laisseront pas faire ».

Mais elle s’aperçut qu’elle ne pouvait pas parler.

« Par punition de m’être tuée, je serai muette »

« Par punition de m’être tuée, je serai muette », pensa-t-elle. Ce cauchemar dura une heure, puis elle revint doucement à la vraie vie.

Elle dit au médecin : « Vite, docteur, faites-moi un lavage d’estomac, car j’ai pris des barbituriques », puis : « Appelez maman et dites à Lucien que je suis vivante ».

Tout cela avait été fait depuis trois jours. Elle se réveillait d’un coma qui avait duré soixante-douze heures.

« Tout cela est fini, je ne le referai plus », dit-elle à sa mère venue à son chevet en lui serrant très fort la main.

Avant de tenter de se suicider, elle avait beaucoup pensé à la peine qu’elle ferait à sa mère.

Elle s’était demandé souvent si la foi aiderait sa mère à supporter la douleur.

Sa mère avait passé son temps où sa fille était dans le coma à prier dans l’église Notre-Dame-des-Abbesses. Elle n’avait à aucun moment pensé que sa fille pouvait mourir.

Le premier jour, elle s’était rendue à la basilique du Sacré-Coeur de Montmartre. 

Elle y avait promis d’aller à Lourdes si sa fille retrouvait la joie de vivre.

Au bout de dix minutes, les médecins demandèrent à la visiteuse de sortir et Dalida, de nouveau seule, retomba dans l’angoisse.

Plus tard, Lucien Morisse, qui fut son mari, fut autorisé à venir à son tour.

« Je me suis tuée hier soir, lui dit-elle. Ne fais jamais ce que j’ai fait ».

Elle s’adressait à tout le monde, y compris aux médecins, en italien.

L’ambulance, assiégée par les photographes, quittait ensuite l’hôpital, feignant qu’elle emmenait Dalida vers une destination inconnue.

Mais la star n’était pas dedans. Elle était dans une autre ambulance…

« On sentait qu’elle partait quelque part »

Depuis un mois, sa mère, son frère Bruno qui a renoncé à la chanson, son frère Orlando et Rosy sa secrétaire sentaient un danger.

Depuis la mort de son compagnon Luigi Tenco, elle était revenue à Paris, où elle apparaissait à tous comme absente, détachée de tout.

Elle ne voulait plus bavarder pendant des heures avec eux, comme avant.

Elle s’intéressait à la mort, à l’au-delà, lisait des livres comme « Voyage au bout de la nuit » de Céline, Bertolt Brecht, « les Chants de Maldoror » de Lautréamont, et se disait fascinée par le suicide de celui-ci à l’âge de vingt-trois ans.

Elle parlait de psychanalyse, d’auto-punition, un mot qu’elle avait lu dans un livre récent sur Jung.

« On sentait qu’elle partait quelque part », raconta son ami Christian de la Mazière. Elle avait décidé de partir, en effet…

Elle avait tenu à montrer à sa mère différents endroits où elle conservait des bijoux, des papiers, des choses privées qui la concernaient.

Sa mère, affolée, avait dit à Bruno : « Surveille ta soeur. Elle n’est pas normale ».

Elle avait laissé à Rosy 120 000 francs en liquide, sous le prétexte qu’elle allait partir en voyage, en disant : « Tu les donneras à maman ».

Cet argent était en fait destiné aux frais de son enterrement ainsi que pour vivre en attendant le règlement de sa succession.

Elle alla dîner chez sa mère deux dimanches de suite, ce qui ne lui était pas arrivé depuis longtemps. D’habitude, sa mère venait chez elle.

Dalida n’avait pas un caractère facile. On l’appellait « la Callas » des Variétés.

Cependant, elle était devenue d’une extrême douceur vis-à-vis de tous. Elle avait refusé de renouveler son contrat avec la firme Barclay, refusant une somme d’argent colossale.

« C’est par honnêteté car, probablement, je ne chanterai plus en 1970 », déclara-t-elle. Une semaine avant le drame, elle avait demandé la projection des deux derniers « Palmarès de la chanson ».

Elle avait confié, après avoir vu son image et entendu sa voix : « Cela laissera un beau souvenir de moi ».

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