Mercredi 1er Mars, sortait en salle un film qui a déjà fait couler beaucoup d’encre. Isabelle Huppert y incarne l’histoire vraie du combat d’une syndicaliste française qui dénonçait un projet de contrat entre AREVA et une société chinoise et ses effets délétères sur l’emploi français.
« Ce qui est montré à l’écran est plutôt « light » par rapport à ce que j’ai vécu. »
Maureen Kearney, incarnée par Isabelle Huppert est la syndicaliste ayant dénoncé les faits. Elle a été retrouvée chez elle ligotée, violée et scarifiée en décembre 2012. Elle a d’abord été accusée de la « mise en scène » puis relaxée en 2018, sans perpétuer les poursuites pour viol.
Elle s’est livrée à quelques confessions, sur l’adaptation de son histoire au cinéma, auprès de nos confrères du journal 20 Minutes, ce vendredi 3 mars : « J’ai entendu parler de ce projet juste après avoir été acquittée et j’ai accordé toute ma confiance au réalisateur Jean-Paul Salomé. Je ne croyais vraiment pas que le film verrait le jour. Honnêtement, maintenant que je me suis faite à l’idée, je trouve que ce qui est montré à l’écran est plutôt « light » par rapport à ce que j’ai vécu. »
« Je me serais sans doute suicidée car j’aurais eu trop honte de moi. »
La syndicaliste explique la torture mentale et émotionnelle vécues au gré de l’affaire : « Le fait de revenir sur la déclaration où je prétendais avoir tout inventé, après qu’on m’a fait craindre pour ma famille en garde à vue, a aussi beaucoup pesé dans la balance. Je n’aurais pas pu vivre avec moi-même si je n’avais pas dit la vérité. Cela aurait été contre ma nature. Je me serais sans doute suicidée car j’aurais eu trop honte de moi. C’est aussi pour cela que je suis restée en France. Je me suis cachée mais je n’ai pas voulu fuir. ».