Nicolas Sarkozy (5/7) : A-t-il échoué à revenir en politique lors des élections ?

Valérie Pécresse attendait pourtant le soutien de Nicolas Sarkozy pour l’élection présidentielle. Mais Nicolas Sarkozy se rapprochait de plus en plus d’Emmanuel Macron. Un soutien officieux qui s’officialisait de plus en plus…

Dimanche 20 mars 2022, les deux hommes politiques avaient fait le déplacement ensemble pour assister à l’hommage rendu aux victimes des attentats de Toulouse en 2012…

« Ils se sont débrouillés pour que François Hollande ne vienne pas dans l’appareil, ils l’ont dégoûté. Un beau tour de passe-passe ! », a confié un Sarkozyste.

D’après Nathalie Schuck, auteur du livre Chéri, j’ai rétréci la droite !, Emmanuel Macron avait « un a priori assez négatif » sur Nicolas Sarkozy jusqu’à ce qu’ils se rencontrent. À partir de cet instant, le Président de la République actuel a vu les choses autrement : « C’est une espèce de coup de foudre absolu entre deux personnalités relativement narcissiques, qui aiment bien casser les codes, et qui sont très tactiles », a expliqué l’auteur à Europe 1 en novembre 2001.

Pour déplaire à Valérie Pécresse, Nathalie Schuk avait affirmé : « S’il faut soutenir Emmanuel Macron parce que c’est le mieux placé dans l’électorat de droite, il le soutiendra ».

Nicolas Sarkozy avait pourtant aidé Valérie Pécresse pour préparer son dernier meeting du 13 février dernier.

« Annonce ton Premier Ministre. On ne parlera que de cela. Les médias s’intéresseront à deux campagnes : la tienne et la sienne. Cela détournera les tirs », lui avait alors conseillé Nicolas Sarkozy. Des conseils que Valérie Pécresse n’a pas pris en compte.

En décembre, il lui aurait également conseillé de « bien gérer son temps, ne pas céder à la pression des élus en s’épuisant en déplacements, se concentrer sur quelques propositions choc pour contraindre l’adversaire à courir derrière elle ».

Il semblerait que Valérie Pécresse n’ait pas écouté les conseils de Nicolas Sarkozy, lui-même de son propre parti, qui a déjà été Président de la République et qui avait pour sa part réussi sa campagne.

Peut-être n’a-t-il pas apprécié de ne pas inspirer davantage Valérie Pécresse…

Dimanche 3 avril, Nicolas Sarkozy a été hué au meeting de Valérie Pécresse, faute de ne pas être présent, de ne pas la soutenir et de préférer s’afficher avec Emmanuel Macron. L’ancien Président de la République est alors entré dans une colère froide.

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Selon une source de RTL, il aurait lâché à l’un de ses amis : « On me siffle dans les meetings LR ? Elle compte finir à combien ? », faisant allusion à la mauvaise position de Valérie Pécresse dans les sondages à cette période, qui se situait en cinquième place derrière Emmanuel Macron, Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon, Éric Zemmour.

« On peut me reprocher des choses, mais moi au moins, je n’ai pas 4,75 % inscrit sur mon front »

« Je trace ma route », a ensuite affirmé Valérie Pécresse. « On est obligé de la retenir. Elle est prête à l’envoyer valdinguer », a expliqué un proche de la candidate LR à L’Opinion.

Mardi 12 avril 2022, Nicolas Sarkozy a affiché sur Twitter son soutien solide à Emmanuel Macron qui allait affronter au deuxième tour, le dimanche 24 avril 2022, Marine Le Pen, la candidate du Rassemblement National.

Son soutien est désormais officiel : « L’importance des décisions à venir m’oblige à quitter ma réserve pour indiquer en toute clarté quel sera mon vote. Je voterai Emmanuel Macron…», a alors écrit l’ancien président.

Par ses mots, Nicolas Sarkozy témoigne de sa considération pour le chef de l’État, affirmant qu’il est « le seul en situation d’agir ». Il ajoute qu’il votera pour Emmanuel Macron qui a selon lui « l’expérience nécessaire face à une grave crise internationale plus complexe que jamais, un projet économique qui met la valorisation du travail au centre de toutes ses priorités, avec un engagement européen clair et sans ambiguïté ». Et de conclure : « On ne se trompe jamais en choisissant la clarté et la constance ». Des déclarations qui sonnent le glas de son alliance avec Valérie Pécresse.

Concernant Valérie Pécresse, il a lâché à son entourage : « Je l’avais dit, elle n’est pas sympathique. Il faut être sympathique pour avoir une chance d’être choisi par les Français ». Il aurait même plaint son ami Christian Jacob, président des Républicains, qui soutient Valérie Pécresse.

La France entière se demande si il est prévu qu’il ait une place dans le prochain gouvernement de Macron si ce dernier était élu président…

Au premier tour, les propos de Sarkozy sonnent comme une prédiction : Valérie Pécresse perd au premier tour des élections présidentielles avec 4,75 % des suffrages.

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« Elle a fait une mauvaise campagne, rien n’est dans sa stratégie, je n’ai écouté personne… On peut me reprocher des choses, mais moi au moins, je n’ai pas 4,75 % inscrit sur mon front », lâche alors Sarkozy en privé.

« Le grand perdant dans la présidentielle, c’est Sarko ! ».

Après sa défaite à l’élection présidentielle, Valérie Pécresse doit rembourser sa campagne. Elle est endettée à hauteur de 5 millions d’euros. Nicolas Sarkozy a répondu à son appel aux dons en lui offrant 2 000 euros qu’elle lui a aussitôt remboursés, l’accusant d’avoir « saboté » sa campagne.

Avec 4,78 % des voix au premier tour de l’élection présidentielle, Valérie Pécresse n’a pas pu en effet rembourser tout l’argent emprunté lors de sa campagne.

Sur 7 millions d’euros empruntés, la candidate des Républicains doit rembourser aujourd’hui 5 millions.

N’ayant pas franchi la barre des 5 % à l’élection présidentielle, l’État ne peut lui reverser que 4,75 % du plafond des dépenses du premier tour soit environ 800 000 euros.

La candidate a donc lancé un appel aux dons. Nicolas Sarkozy a alors décidé de lui apporter son aide pour le bien de leur parti commun. Une offre que Valérie Pécresse a refusée. « C’est une femme d’honneur », a indiqué un de ses proches à RTL. Il est inenvisageable pour elle d’accepter l’aide de quelqu’un qui vient « saboter leur campagne », en donnant son soutien Emmanuel Macron et en la critiquant à plusieurs reprises.

Dans les colonnes de L’Obs, un député de droite qui s’est ensuite rallié à Macron, a dézingué l’ancien Président de la République.

Pour lui, le rapprochement avec Emmanuel Macron n’aurait pas porté ses fruits. Nicolas Sarkozy lui aurait proposé un pacte pour sauver Les Républicains. Un accord qui se serait soldé par un « vrai flop ». Et de poursuivre : « Le grand perdant dans la présidentielle, c’est Sarko ! ».

Et de conclure : « Pour les militants LR qui avaient fait le Sarkothon, qui achetaient ses bouquins et faisaient la queue aux signatures, il a trahi en ne soutenant pas PécresseEt dans la macronie, il n’existe pas ! Il n’a fait investir que quelques députés. Et il était censé faire le gouvernement, or il n’a même pas un ministre », a-t-il conclu.

Nicolas Sarkozy aurait espérer que Catherine Vautrin, selon les dires de cette source, soit Première Ministre. En vain…

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