Dans un entretien accordé à l’émission 7 à 8, diffusée sur TF1, dimanche 29 janvier, et présentée par Harry Roselmack, Vincent Cassel s’est confié sur son enfance et sa relation avec son père, un célèbre acteur.
« Envoyer vos enfants dans ce genre de direction, ça serait assez criminel. »
Vincent Cassel est revenu sur une enfance remplie de colère, une colère qu’il mettra du temps à analyser, reconnaître et comprendre. Cette colère était dirigée envers son père qui ne voulait pas que lui aussi soit comédien, et avec qui il a toujours refuser de jouer. Mis en pensionnat, il explique : « J’ai été très vite livré à moi-même, pas là où j’avais envie d’être, un peu loin des miens et je pense que ça a été ma manière d’exprimer, sans vouloir faire de grands mots, mon mécontentement. Vous voyez, moi, je m’occupe beaucoup de mes enfants. On a besoin de recevoir de l’amour au moment où on a besoin de se construire. Et moi j’étais pas où j’aurais voulu être, où j’aurais dû être. »
Mais finalement son père a respecter son choix : « Parce qu’il a vu que c’était un choix qui m’était propre. Et qu’en fait, je le faisais non pas pour faire comme lui, mais je le faisais parce que c’était devenu un moyen pour moi de m’exprimer et d’exprimer l’énergie que j’avais en moi ». Toutefois il garde un avis tranché sur la question, conscient des difficultés du métier : « Je pense que d’envoyer vos enfants dans ce genre de direction, ça serait assez criminel. Je pense que ce sont des directions qu’on prend à partir du moment où on a une réelle passion ».
« C’est l’histoire d’une vie, de se remettre de nos traumatismes d’enfance. »
Cette colère qu’il garde en lui comme une dette de son père, il a pu la conscientiser tardivement: « A posteriori on parle de colère, mais moi je me rendais pas compte. J’avais l’impression d’être un mec très équilibré. La colère, c’est dans l’intimité presque qu’on l’aperçoit. C’est dans les couples etc qu’on se rend compte qu’on n’est pas du tout apaisé, qu’on a des réactions très impulsives etc. C’est l’histoire d’une vie, de se remettre de nos traumatismes d’enfance. »