Depuis sa nomination à la tête de Matignon, Michel Barnier est au cœur d’une tourmente politique qui ne cesse de s’intensifier. L’ancien négociateur du Brexit, connu pour son expérience et sa rigueur, fait face à des vents contraires venant de l’ex-majorité, et les couloirs du pouvoir résonnent de murmures et de grincements de dents.
Une impression de flottement et d’autorité solitaire
L’arrivée de Michel Barnier au poste de Premier ministre n’a pas été de tout repos. Selon des informations du Parisien, les relations entre l’homme d’État de 73 ans et les macronistes sont particulièrement tendues. La composition du futur gouvernement est au cœur des discordes, et certains membres du groupe Ensemble pour la République n’hésitent pas à exprimer leur mécontentement : « Barnier, il faut qu’il se calme un peu », confie l’un d’eux, soulignant une impression de flottement et d’autorité solitaire.
« Je vais être très clair, j’ai 73 ans, je n’ai pas d’enjeux personnels, donc je peux partir »
Michel Barnier a proposé une liste de noms pour le nouveau gouvernement à Emmanuel Macron, incluant des personnalités telles que Rachida Dati, Catherine Vautrin, Sébastien Lecornu et Sarah El Hairy. Mais l’audace de Barnier ne s’arrête pas là : il envisage également de placer des figures de son propre parti à des postes clés, avec Laurent Wauquiez à l’Économie, Bruno Retailleau à l’Intérieur et Annie Genevard à l’Agriculture. Cette initiative ne semble pas trouver grâce aux yeux de l’ex-majorité, qui peine à y adhérer.
Les rumeurs d’une possible démission de Michel Barnier se font de plus en plus insistantes. Face à l’opposition rencontrée, le Premier ministre aurait exprimé sa détermination et son indépendance : « Je vais être très clair, j’ai 73 ans, je n’ai pas d’enjeux personnels, donc je peux partir », aurait-il déclaré, selon Nathalie Schuck sur le plateau de C dans l’air. Une position qui témoigne de sa volonté de ne pas céder sous la pression, tout en mettant en lumière les défis qui l’attendent.
Michel Barnier, avec son projet de gouvernement et sa liste de ministres potentiels, semble prêt à imprimer sa marque sur la politique française. Cependant, l’acceptation de ses choix par l’ex-majorité et par le Président reste un obstacle majeur. La suite de son mandat à Matignon dépendra de sa capacité à naviguer dans ces eaux agitées, à concilier les différentes visions et à asseoir son autorité. Reste à voir si Michel Barnier saura transformer ces tensions en une dynamique constructive pour le pays.