Dans le sillage dévastateur du cyclone Chido, l’île de Mayotte se retrouve plongée dans une crise humanitaire profonde. C’est dans ce contexte que le Premier ministre François Bayrou, accompagné de la ministre de l’Éducation nationale Elisabeth Borne et d’autres membres du gouvernement, a posé le pied sur l’archipel le 30 décembre dernier. Une visite qui se voulait rassurante mais qui a rapidement pris une tournure inattendue.
Elisabeth Borne a été confrontée à la colère de deux professeurs locaux
À peine arrivée, Elisabeth Borne a été confrontée à la colère de deux professeurs locaux. Le premier a exprimé son désarroi face au manque de soutien de l’État, tandis que le second a décrit avec force détails les difficultés rencontrées par les habitants pour accéder aux points de distribution d’aide : « C’est 10 kilomètres en plein cagnard, sans eau ni nourriture, c’est impossible, infaisable. C’est une honte ». Des mots forts qui semblent avoir pris de court la ministre, qui a choisi de quitter la discussion sans répondre, un geste qui n’a pas manqué de susciter l’indignation.
Une onde de choc
La séquence, largement relayée sur les réseaux sociaux, a provoqué une onde de choc. Les partis de gauche n’ont pas tardé à exprimer leur mécontentement. Olivier Faure, Premier secrétaire du PS, a qualifié l’image de « terrible » et a critiqué l’attitude de la ministre, la jugeant méprisante. Ian Brossat, sénateur et porte-parole du PCF, a quant à lui parlé d' »images hallucinantes », comparant l’empathie de la ministre à celle d’un « poisson mort ». Des réactions qui reflètent le malaise général face à ce qui est perçu comme un manque de considération pour la situation critique de l’île.
Les commentaires des internautes ne se sont pas fait attendre, beaucoup partageant leur consternation face à ce qu’ils considèrent comme un manque d’empathie et de compétence de la part de la ministre. Les critiques fusent et le sentiment d’injustice se fait sentir, renforcé par la dure réalité que vivent les habitants de Mayotte.