Dans le monde feutré de la radio, il est des matins où l’actualité prend une tournure inattendue, où les voix se font l’écho d’histoires qui brisent le silence avec la force d’un cri. Ce jeudi 24 avril 2025, sur les ondes de France Inter, Léa Salamé n’a pas dérogé à sa réputation de journaliste sans concession, abordant avec une franchise désarmante un sujet aussi délicat qu’essentiel.
Léa Salamé a su naviguer entre empathie et professionnalisme
Léa Salamé, figure incontournable du PAF, a reçu dans sa matinale Hélène Perlant, la fille de François Bayrou, pour une interview qui restera gravée dans les mémoires. Avec une aisance qui n’appartient qu’aux grands de ce métier, Léa Salamé a su naviguer entre empathie et professionnalisme, abordant frontalement les révélations d’Hélène Perlant sur les violences subies dans sa jeunesse.
« Vous racontez l’agression que vous avez subie à l’âge de 14 ans »
« Vous racontez l’agression que vous avez subie à l’âge de 14 ans. Vous êtes en camp scout. Un prêtre qui est décédé il y a quelques années, en 2000, le père Lartiguet, vous avait dans le nez, dites-vous. Parce que vous aviez perturbé une communion quelques mois plus tard. Et puis aussi, il vous avait dans le nez parce que vous étiez la fille Bayrou », a souligné Léa Salamé, reprenant les mots d’Hélène Perlant pour mettre en lumière une réalité souvent tue.
La fille de l’homme politique n’a pas mâché ses mots, décrivant avec une précision douloureuse les sévices subis : « Il va littéralement vous tabasser. On lit votre témoignage et on est glacé d’effroi. Il se jette sur vous, il vous tire par les cheveux, il vous traîne au sol, il vous frappe, coup de poing, coup de pieds. Une trentaine de coups, alors qu’il pèse 120 kilos. Vous gardez le souvenir précis de cette soirée d’horreur au camp Scout ? », a interrogé la journaliste, donnant la parole à la victime pour qu’elle partage son histoire.
« Un soir, alors qu’on déballe nos sacs de couchage, le père Lartiguet me saisit tout d’un coup par les cheveux. Il me traîne au sol sur plusieurs mètres et me roue de coups de poing. Et de coups de pied sur tout le corps, surtout dans le ventre. Il pesait environ 120 kilos. Pour parler crûment, je me suis urinée dessus. Et je suis restée toute la nuit comme ça. Humide et prostrée dans mon duvet », a confié Hélène Perlant, une déclaration qui a secoué l’auditoire et qui ne manquera pas de relancer le débat sur les abus au sein des institutions religieuses.
L’entretien a également mis en lumière l’attitude hostile et les préjugés auxquels Hélène Perlant a dû faire face, non seulement de la part du prêtre mais aussi d’une bonne sœur, tous deux déterminés à la punir pour sa filiation et son caractère prétendument insolent.