Il fut un temps où son nom était synonyme de richesse et de succès. Paul-Loup Sulitzer, le romancier star des années 80, connu pour ses best-sellers et son train de vie flamboyant, célèbre aujourd’hui ses 78 ans dans l’ombre de sa gloire passée. L’auteur de « Money », autrefois habitué à des revenus mensuels avoisinant les 200 000 euros, vit désormais avec une maigre retraite de 1500 euros. Comment cet homme, qui a connu le sommet de la réussite littéraire et financière, a-t-il pu connaître une chute aussi vertigineuse ? Plongée dans l’histoire d’une icône déchue.
Un conflit de voisinage révélateur
Récemment, un incident survenu dans le quartier des musiciens à Nice a mis en lumière la précarité de la situation de Sulitzer. Un conflit de voisinage avec l’ancien pianiste de jazz Alain Hakem a dégénéré, impliquant accusations mutuelles de violence et plaintes croisées. Au cœur de cette querelle, une histoire d’argent, révélatrice des difficultés financières de l’écrivain. Les deux hommes, autrefois en bons termes, se sont déchirés suite à un dégât des eaux, et Sulitzer, dont les finances sont au plus bas depuis près de deux décennies, se trouve au centre de cette triste affaire.
Le déclin financier de Sulitzer a été amorcé par un AVC dévastateur et un divorce houleux avec son ex-épouse, Delphine Jacobson. Marié en grande pompe en 1993, avec Jacques Chirac officiant la cérémonie et des invités de marque tels que Johnny Hallyday et Line Renaud, Sulitzer a vu sa fortune s’évaporer au fil des années. Accusant son ex-femme d’avoir « volé sa fortune », l’auteur a été confronté à la justice dans une bataille pour un appartement de luxe et des millions d’euros, qui a finalement vu la saisie de son mobilier et la vente de son bien immobilier.
Des millions perdus et une santé fragile
Les ennuis judiciaires n’ont fait qu’empirer la situation de Sulitzer. Impliqué dans l’affaire des ventes d’armes à l’Angola, il a été condamné à 15 mois de prison avec sursis et une amende de 100 000 euros. Entre-temps, des soucis de santé et des démêlés avec le fisc ont contribué à sa chute financière. L’écrivain, autrefois conseiller financier international et propriétaire de biens luxueux, se retrouve aujourd’hui à vivre avec une retraite dérisoire, loin de son ancienne vie de paillettes.
Malgré les épreuves, Sulitzer garde une certaine philosophie. Comparant sa situation à celle d’un Afghan, il relativise son malheur et rappelle que l’argent n’a jamais été une fin en soi pour lui. Toujours actif, il continue de faire des apparitions publiques, comme au festival de Cannes, et de partager sa vie avec sa nouvelle compagne. Mais le contraste avec son passé de richesse est saisissant, et son histoire reste un rappel poignant que la fortune, aussi grande soit-elle, peut être éphémère.