Les révélations de Sandrine Kiberlain viennent rappeler que derrière les paillettes se cachent parfois des réalités bien plus sombres. À l’occasion de la sortie de son dernier film « La petite vadrouille », l’actrice s’est livrée sans filtre sur les épreuves qu’elle a traversées et sur sa vision du métier d’actrice.
La prédation dans le cinéma, une réalité pour Sandrine Kiberlain
L’industrie du cinéma est depuis quelques années sous le feu des projecteurs, non pas pour ses succès box-office, mais pour les nombreux témoignages d’abus et de harcèlement qui émergent. Sandrine Kiberlain, dans une interview poignante à Madame Figaro, a partagé son expérience personnelle, soulignant avoir été épargnée par la prédation dans le milieu professionnel, mais pas dans sa vie personnelle. « Je n’ai jamais croisé de prédateurs dans mon métier, mais j’ai été agressée à 17 ans, et j’en ai évidemment été très traumatisée, » confie-t-elle, ajoutant que « le danger peut venir d’ailleurs… »
« J’ai eu de la chance à plusieurs niveaux comme actrice. J’ai été chanceuse de ne pas me retrouver face à des harceleurs ou dans des situations que je ne maîtrisais pas » , a-t-elle ajouté. « Les deux fois où il m’est arrivé de ne pas aimer des tournages, pour des raisons qui n’avaient rien à voir avec du harcèlement, je ne me suis pas laissée faire, et je n’ai ensuite plus retravaillé avec ces réalisateurs. »
Une carrière choisie, des rôles maîtrisés
Malgré les épreuves, Sandrine Kiberlain a su naviguer avec succès dans le monde du cinéma, en choisissant des rôles qui lui permettaient de s’affirmer en tant que femme et actrice. Elle se remémore ses débuts, où elle se sentait « passive » et « effacée », et comment le métier d’actrice lui a permis de « combler cette forme de transparence ». Cependant, elle n’a pas hésité à mettre des limites, notamment en refusant de retravailler avec des réalisateurs dont les tournages lui avaient déplu pour des raisons autres que le harcèlement.
Des scènes de corps, un inconfort avoué
Sandrine Kiberlain n’a jamais caché son inconfort vis-à-vis des « scènes de corps ». Elle explique avoir été « parfois violentée » par les rôles qu’elle a joués, bien qu’elle les ait choisis en connaissance de cause. « Je veillais, en la tournant, à ce qu’elle ne me prenne pas plus qu’exigé, » dit-elle en parlant de l’une de ses expériences. C’est une réflexion qui résonne particulièrement dans le contexte actuel, où la question du consentement et des limites personnelles dans le milieu artistique est de plus en plus discutée.
Sandrine Kiberlain, à travers son témoignage, offre un regard nuancé sur le métier d’actrice, entre les choix de carrière et les défis personnels. Son histoire est un rappel puissant que, même dans les industries créatives, les individus doivent constamment veiller à leur intégrité et à leur bien-être.
crédit photo : capture d’écran Europe 1