Dans une interview poignante accordée à JDNews le 26 janvier, Marine Le Pen s’est livrée sur la disparition de son père, Jean-Marie Le Pen, décédé le 7 janvier à 96 ans, et sur les décisions qui ont marqué leur relation.
Jean-Marie Le Pen, figure controversée et leader emblématique du Front national, a été un sujet de vives polémiques tout au long de sa carrière. Mais pour Marine Le Pen, la séparation d’avec son père au sein du parti fut l’une des décisions les plus difficiles de sa vie. En évoquant l’exclusion de son père du Front national, elle n’a pas caché son regret : « Je ne me le pardonnerai jamais », a-t-elle lâché avec émotion, avant d’ajouter : « Est-ce que j’aurais pu faire autrement ? »
« C’était son parti, mais ce n’était plus seulement à lui »
Elle a reconnu que, malgré les provocations de son père, son côté rebelle avait fini par dominer et nuire à l’avenir du parti : « C’était son parti, mais ce n’était plus seulement à lui. Ce parti appartient à l’avenir du pays, à ceux qui y croyaient. Il ne pouvait plus le mettre en danger. » Si la décision de l’exclure a été lourde de conséquences, Marine Le Pen a affirmé l’avoir prise pour l’intérêt supérieur du mouvement. « Je ne l’ai pas prise pour moi, car mon confort personnel aurait été de partir. J’y ai pensé maintes fois. » Mais chaque fois, elle a été rattrapée par son devoir.
« C’était un personnage extraordinaire, au sens littéral »
Marine Le Pen a exprimé la douleur qu’elle ressent toujours, sachant que cette décision avait profondément affecté son père : « Je ne me pardonnerai jamais cela, parce que je sais à quel point ça lui a fait mal. » Malgré la séparation politique, elle a rappelé la figure complexe et hors du commun de Jean-Marie Le Pen : « C’était un personnage extraordinaire, au sens littéral ».
Dans cet entretien, elle a laissé de côté son habituelle distance, parlant de lui simplement comme de « papa », soulignant qu’après sa mort, elle et ses frères et sœurs se sentaient profondément orphelins. Un hommage à un homme politique, certes, mais aussi à un père qui reste gravé dans son cœur.