La frontière entre journalisme et pouvoir reste un terrain de tensions. Entre liberté d’expression et critiques présidentielles, les relations médias-Élysée traversent une période houleuse. Récemment, c’est Laurence Ferrari qui a pris position, livrant un témoignage sans concession sur l’actualité médiatique et politique.
Une journaliste qui revendique parler au nom du « grand public »
Invitée sur Europe 1 le 17 juin dernier dans l’émission Culture Médias, Laurence Ferrari n’a pas manqué de souligner le succès de son programme Punchline. La journaliste estime que cette réussite vient de sa proximité avec les préoccupations des Français.
La présentatrice affirme établir un lien authentique avec son audience, en abordant sans détour les sujets qui touchent le quotidien des citoyens.
« Les gens qui m’arrêtent dans la rue […] ils me disent : ‘merci parce que vous dites la vérité, vous dites ce que l’on vit tous les jours et les autres ne le font pas.' »
Cette connexion revendiquée avec le public s’inscrit dans sa vision du journalisme, qu’elle veut ancré dans la réalité quotidienne des Français.
Le départ d’Anne-Sophie Lapix : une « libération » selon Ferrari
Au cours de cet entretien, Laurence Ferrari a également commenté le départ récent d’Anne-Sophie Lapix du journal de 20 heures de France 2.
Elle a tenu à saluer les qualités professionnelles de sa consœur, la qualifiant de « grande journaliste » et louant particulièrement « sa capacité à rebondir ».
Ferrari semble comprendre intimement la décision de Lapix, ayant elle-même quitté un poste similaire par le passé.
« Il y a une vie après le 20 heures, et on est tellement plus libre, on est tellement plus heureux », a-t-elle confié, laissant entrevoir les contraintes associées à l’animation du journal télévisé le plus regardé de France.
Une critique acerbe contre Emmanuel Macron
La présentatrice de Punchline n’a pas épargné le président de la République lors de cet entretien. Suite aux remarques d’Emmanuel Macron sur la couverture médiatique des faits divers, Laurence Ferrari a vivement réagi.
Elle a dénoncé ce qu’elle perçoit comme du « mépris » envers les médias et, par extension, envers les préoccupations quotidiennes des Français.
« C’est vraiment le symptôme d’un président qui est complètement déconnecté de la réalité du pays, et c’est terrible. »
La défense du traitement des faits divers
Particulièrement virulente, Ferrari a contesté la qualification même de « faits divers » pour des événements qu’elle considère comme révélateurs de problèmes sociétaux profonds.
« Balayer d’un revers de la main toutes ces victimes, c’est d’un mépris absolu. Ce ne sont pas des faits divers, ce sont des faits de société. »
Cette distinction sémantique cache, selon elle, un enjeu fondamental : la reconnaissance de la souffrance des victimes et l’importance d’aborder frontalement les problèmes d’insécurité et de violence qui préoccupent de nombreux Français.