La disparition de l’ancien leader d’extrême-droite en janvier 2025 révèle aujourd’hui ses dernières volontés. Un document qui risque de bouleverser les projets de ses héritières et d’attiser des tensions familiales déjà existantes.
Une succession sous tension
Jean-Marie Le Pen s’est éteint en début d’année à l’âge de 96 ans, laissant derrière lui un héritage politique controversé, mais aussi un patrimoine immobilier conséquent. C’est ce dernier qui pourrait devenir source de discorde entre ses filles et sa seconde épouse.
Un testament, rédigé le 5 août 2023, est venu créer la surprise dans le cercle familial. Ce document, établi moins de deux ans avant son décès, contient des dispositions qui pourraient contrarier certains projets, notamment ceux de Marine Le Pen.
Des dispositions favorables à Jany Le Pen
Le fondateur du Front National a pris soin de protéger les intérêts de sa seconde épouse, Jany. En plus des droits légaux dont elle bénéficie en tant que conjointe survivante, le testament lui accorde « l’usufruit du reste de [son] patrimoine ».
Cette clause a des implications considérables puisqu’elle concerne notamment la propriété de Montretout à Saint-Cloud. Cette demeure emblématique, acquise en 1976 grâce à un legs d’Hubert Lambert, constitue un élément central du patrimoine Le Pen. Avec ce testament, Jany Le Pen dispose désormais du droit d’y résider si elle le souhaite.
Un coup dur pour Marine Le Pen
Cette disposition testamentaire vient contrecarrer les projets de Marine Le Pen qui, selon plusieurs sources, envisageait de vendre cette propriété familiale. Une vente qui aurait pu l’aider à faire face à ses récents déboires judiciaires.
En effet, le 31 mars 2025, la présidente du Rassemblement National a été condamnée par le Tribunal correctionnel de Paris pour détournement de fonds publics. La vente de Montretout apparaissait comme une solution pour couvrir les amendes et frais de justice auxquels elle doit faire face.
Un droit de regard sur la propriété
Le testament limite considérablement les marges de manœuvre des trois filles Le Pen – Marine, Marie-Caroline et Yann. Elles ne peuvent désormais pas vendre la propriété de Montretout sans l’accord de leur belle-mère, ce qui complique toute stratégie de liquidation patrimoniale.
Selon les révélations de Mediapart, cette situation ne ferait qu’exacerber des tensions déjà existantes. Le média en ligne évoque une guerre de succession qui se jouerait « en coulisses depuis deux ans », bien avant même le décès du patriarche.
Une annonce douloureuse
L’ironie du sort a voulu que Marine Le Pen apprenne la mort de son père de façon particulièrement brutale. Alors qu’elle effectuait un déplacement politique à Mayotte, c’est par l’intermédiaire de la presse qu’elle a été informée du décès de Jean-Marie Le Pen.
Cette circonstance ajoute une dimension émotionnelle supplémentaire à une relation père-fille déjà marquée par des ruptures politiques et personnelles ces dernières années.
Le testament de Jean-Marie Le Pen, loin d’apaiser les tensions familiales, pourrait ainsi ouvrir un nouveau chapitre dans les relations complexes entre les héritières du fondateur du Front National.