Judith Godrèche qui réalise la série Icon of French Cinema, sorti fin décembre sur Arte, a fait de tristes révélations…
Dans un entretien avec le magazine ELLE, Judith Godrèche révèle : « Si un homme de 40 ans approche ma fille, je le tue. C’est parce que j’ai une fille adolescente que je parviens à réaliser ce qui m’est arrivé, à me dire que j’ai navigué seule dans un monde sans règle ni loi ».
« Tout d’un coup je me retrouve à faire une scène où je me fais peloter par le metteur en scène »
Celle qui a sorti sa mini-série Icon of French Cinema sur Arte revient sur sa relation avec un metteur en scène âgé de 40 ans alors qu’elle n’en avait que 14.
Et d’ajouter : « La petite fille en moi ne peut plus taire ce nom”. Puis l’artiste lance le nom : Benoît Jacquot.
Dans le magazine Period., l’actrice avait confié : “Moi j’ai évolué quand j’étais petite dans un monde où l’espèce de passe droit comme ça et l’omerta dans le monde du cinéma fait que c’était très difficile pour une jeune fille, pour une jeune actrice de savoir où était la limite entre ce que… à quel endroit elle avait le droit de dire non”.
Et d’ajouter : “Quand on te dit ‘Bah t’enlèves ton pull et à ce moment c’est une scène où moi je vais mettre mes mains sur tes seins.’ Et moi j’ai 15 ans à l’époque et tout d’un coup je me retrouve à faire une scène où je me fais peloter par le metteur en scène qui a le rôle principal et qui a 45 ans. Et ça ne me vient même pas à l’esprit de dire non. Et dans le fond je me disais ‘Je veux pas être la jeune actrice chiante’”.
« Voilà comment, dans le fond, toute une société, à l’époque, a validé et valide encore ces hommes qui abusent de leur emprise”
Les notions de consentement pour des scènes de ce type étaient plus que floues à l’époque. Et ce sont toujours aujourd’hui des situations complexes où l’acteur ou l’actrice jeune privilégie son envie de percer dans le cinéma. La vigilance de la part des adultes doit donc être particulièrement de mise. Ces derniers doivent rester en alerte si les jeunes n’ont pas encore la capacité de l’être, malgré que les mouvements féministes comme Balancetonporc ont permis de libérer la parole et d’éveiller les consciences ainsi que la conscience collective.
Dans Icon of French Cinema, l’artiste veut raconter sa vérité : “Ce qui est important pour moi avec cette série, c’est aussi justement de transmettre ça aux jeunes filles d’aujourd’hui. Ce n’est pas une vengeance, ce n’est pas un réquisitoire. Voilà ce qui pourrait vous arriver. Voilà ce qui m’est arrivé. Et voilà comment, dans le fond, toute une société, à l’époque, a validé et valide encore ces hommes qui abusent de leur emprise”.